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Une gouvernance efficace pour les conseils scolaires

Programme de perfectionnement professionnel des membres des conseils scolaires


Module 2 — La contribution déterminante de la gouvernance efficace du conseil au rendement et au bien-être des élèves

Dernière mise à jour : décembre 2019

La contribution déterminante de la gouvernance efficace du conseil au rendement et au bien-être des élèves
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DANS CE MODULE, LES MEMBRES DES CONSEILS SCOLAIRES VONT EXAMINER :

  • La relation entre le leadership à la table du conseil et le rendement et le bien-être des élèves
  • Le rôle essentiel des conseils scolaires pour communiquer directement avec la communauté afin que tous les efforts soient concertés et axés sur les élèves

INTRODUCTION

Les conseils scolaires contribuent à améliorer l’apprentissage de tous les élèves lorsque leurs membres s’unissent pour relever ensemble les défis complexes de la gouvernance de l’éducation.

Comment un conseil scolaire obtient-il des résultats tangibles? Des changements se produisent lorsque les conseillères et conseillers scolaires travaillent ensemble afin d’assurer une gouvernance qui est vraiment axée sur les élèves et accorde la priorité absolue à l’enseignement et à l’apprentissage – et il ne s’agit pas uniquement d’obtenir plus de financement. L’équipe de recherche de Waters et Marzano a analysé 27 études différentes traitant de la relation entre le leadership des conseils scolaires et le rendement des élèves. Essentiellement, cette recherche montre que les conseils scolaires qui progressent constamment à cet égard font preuve d’une étroite cohésion, depuis le conseil élu et la direction de l’éducation jusqu’aux écoles. Autrement dit, tout le monde fait progresser l’apprentissage des élèves[1]. Un conseil scolaire exerce sa gouvernance dans un contexte très large en édifiant une structure visant la réussite, en communiquant avec la communauté et en promouvant les intérêts de tous les élèves du district.

Dans ses travaux de recherche, Kenneth Leithwood, de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario, a décrit les caractéristiques des conseils scolaires performants, dont l’une est l’importance qu’ils accordent à l’élaboration de politiques. Concernant le leadership des conseils scolaires, il souligne que le rendement et le bien-être des élèves doivent avoir une importance primordiale à l’échelle du district, que la planification, l’apprentissage organisationnel et la responsabilisation doivent reposer sur des données probantes et que le fait de créer et de maintenir une culture de l’amélioration a des effets positifs[2].

La pensée systémique est essentielle à une gouvernance efficace, car elle permet au conseil élu et à la direction de l’éducation d’envisager leurs rôles respectifs dans la perspective plus large des autres facteurs et relations qui pourraient déterminer les mesures à prendre et leurs résultats[3]. Pour assurer une gouvernance efficace au service du rendement et du bien-être des élèves, il faut absolument comprendre comment tous les éléments de l’organisation s’articulent, et la pensée systémique permet d’y parvenir.

Les recherches de Saatcioglu, Moore, Sargut et Bajaj montrent comment le capital social du conseil élu – qui se manifeste par sa cohésion interne et ses relations externes – est lié aux résultats de conseil scolaire en matière de rendement, tant sur le plan scolaire que sur le plan financier. Les relations entre les membres du conseil peuvent être améliorées de trois façons afin d’accroître le capital social permettant une gouvernance plus efficace : sur le plan structurel, grâce à des échanges très fréquents d’informations; sur le plan relationnel, grâce à des interactions authentiques qui accroissent la confiance mutuelle au fil du temps; et sur le plan cognitif, grâce à une vision commune qui oriente les décisions du conseil. Les relations extérieures des membres du conseil devraient aussi être bénéfiques, car les organismes communautaires (comme les services sociaux et de santé publique), les autres conseils scolaires, les personnes et les groupes faisant partie de la communauté du conseil (comme les autres représentants élus, les organismes à but non lucratif, les groupes culturels, les corps de métiers et les entreprises), les établissements d’enseignement postsecondaire et d’autres groupes externes sont autant de sources potentielles d’information, d’innovation et de soutien. L’étude de données provenant de 175 conseils scolaires a révélé que la seule variable du capital social lié à la gouvernance qui avait une incidence statistiquement significative sur les résultats scolaires des élèves était la confiance, tandis que l’effet des activités informelles de relations extérieures et d’échange d’informations dépassait à peine le seuil de signification statistique[4].

UN CONSEIL SCOLAIRE EFFICACE :
  • Connaît sa raison d’être et ce qu’il veut accomplir dans la communauté et élabore un plan pour y parvenir
  • Reste toujours axé sur le rendement et le bien-être des élèves
  • Fonctionne en tant qu’équipe
  • Sert de modèle à tout le système d’éducation et à la communauté
  • Prend des décisions éclairées, qui sont fondées sur une vaste gamme de données et sur des recherches récentes
  • S’efforce d’entretenir d’excellentes communications avec ses partenaires et ses électeurs
  • Connaît bien la différence entre son rôle et celui des cadres supérieurs
  • Comprend la distinction entre l’élaboration des politiques et leur mise en œuvre
  • Assume la responsabilité de son rendement
  • Tient la direction de l’éducation pour responsable de la mise en œuvre efficace de ses politiques
  • Surveille l’efficacité de ses politiques et de leurs plans de mise en œuvre
  • S’assure que les politiciens provinciaux et fédéraux de la région comprennent les besoins et les enjeux locaux, et encourage ces politiciens à accorder une priorité élevée à l’éducation
Qu’entend-on au juste par « rendement et bien-être des élèves »?

On dit souvent que le but de l’éducation est de créer des citoyens qui sont « utiles en public et heureux en privé ». Dans le milieu en constante mutation où évoluent les conseils scolaires, les leaders et les chercheurs en éducation insistent sur le but crucial qui consiste à obtenir des niveaux élevés de rendement et de bien-être des élèves. En effet, les enfants et les élèves qui ont des relations solides et une image positive d’eux-mêmes et qui peuvent comprendre et gérer leur santé et leurs émotions sont mieux placés pour réaliser tout leur potentiel dans l’avenir, car leur bien-être favorise leur apprentissage et les rend plus résilients et plus aptes à surmonter les difficultés.

Le système d’éducation de l’Ontario doit aider les élèves à acquérir des connaissances et des compétences qui contribueront à leur bien-être et feront d’eux des citoyens en santé, actifs et engagés. Il apparaît de plus en plus clairement que le bien-être des élèves est un facteur important de leur réussite globale. L’insécurité à l’école ou l’intimidation en ligne sont des obstacles à la réussite scolaire. De même, on ne peut pas s’attendre à ce que les élèves réalisent tout leur potentiel s’ils ont des problèmes de santé mentale et qu’on ne leur offre pas le soutien dont ils ont besoin. Les élèves ne pourront pas non plus donner leur pleine mesure si l’on ne leur fournit pas les outils et la motivation nécessaires pour mener une vie saine et active, tant à l’école qu’à l’extérieur.

C’est pour cette raison que le système d’éducation doit placer le bien-être des enfants et des élèves au cœur de ses priorités. En s’attachant à offrir une expérience d’apprentissage positive à tous les élèves, il les aidera à réaliser tout leur potentiel, autant à l’école que dans la vie.

L’Ontario a adopté des lois et des politiques pour promouvoir un climat scolaire positif et combattre l’intimidation et la victimisation grâce à des mesures de prévention et d’intervention. La province a aussi mis sur pied une stratégie globale de santé mentale et de lutte contre les dépendances.

Le ministère de l’Éducation fournit l’orientation stratégique voulue pour créer des milieux d’apprentissage sécuritaires et inclusifs au moyen de Notes Politique/Programmes.

Par ailleurs, le sens de l’expression « rendement des élèves » représente un sujet de réflexion très fécond. Il est juste de dire que, pour ceux et celles qui travaillent et vivent dans des écoles, le rendement ne se limite pas aux résultats scolaires ou aux niveaux atteints dans les évaluations provinciales. Il s’agit d’une réalité bien plus large et complète, qui va au-delà de la littératie et de la numératie, de la résolution de problèmes, de la pensée critique et du développement de l’intelligence émotionnelle et sociale. Le rendement authentique est un état complet de bien-être résultant d’une combinaison de facteurs scolaires, sociaux, émotionnels, culturels et spirituels. Cette réalité s’exprime d’une manière toute particulière en Ontario, où quatre systèmes scolaires financés par les fonds publics sont au service des élèves de la maternelle à la 12e année. Le droit de faire instruire leurs enfants en français est garanti aux parents ayant des droits en vertu de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, et l’article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867 protège le droit des parents catholiques d’obtenir une éducation catholique pour leurs enfants.

En Ontario, le français est officiellement une langue d’enseignement. La politique d’aménagement linguistique de la province vise expressément à répondre aux besoins particuliers de la francophonie ontarienne en milieu minoritaire et de ses établissements d’enseignement. Les écoles de langue française existent non seulement pour former leurs élèves, mais aussi pour protéger, améliorer et transmettre la langue et la culture des communautés qu’elles servent. L’éducation de langue française suscite et favorise l’émergence de jeunes diplômés qui sont conscients et fiers de leur identité de francophones et de citoyens canadiens, qui possèdent les deux langues officielles et qui disposent des compétences nécessaires pour atteindre leurs buts. Ils continuent d’apprendre toute leur vie et ils prennent une part active à la vie sociale, politique, environnementale, spirituelle, culturelle et économique de la francophonie et de la société dans son ensemble.

Les attentes particulières à l’endroit des diplômés des écoles catholiques sont déterminées par la vision et la destinée de la personne humaine dans la tradition catholique, selon laquelle chaque personne est faite à l’image et à la ressemblance de Dieu et destinée à la vie éternelle dans le Christ. Pour les élèves des écoles catholiques de l’Ontario, le rendement est mesuré à la fois par la réussite aux programmes du ministère de l’Éducation et par les attentes énoncées dans le Cadre de référence de l’éducation catholique de langue française en Ontario, qui a été révisé en 2019. Les écoles catholiques offrent aux jeunes une éducation définie non seulement par des connaissances et des compétences, mais aussi par des valeurs, des attitudes et des actions inspirées par la foi catholique. Pour l’éducation catholique, la vie humaine intègre le corps, l’esprit et l’âme.

Le système scolaire public est fondé sur le principe de l’accès universel à l’éducation pour l’ensemble des élèves, peu importe leur origine ethnique, leur race, leur culture, leur situation socioéconomique, leur préférence religieuse ou leurs anomalies individuelles. Il a pour mandat de créer un système d’éducation équitable et inclusif où les élèves, les parents, les membres du personnel et les membres de la communauté scolaire se sentent tous accueillis, respectés et en sécurité dans les écoles, et où chaque élève est soutenu et incité à apprendre dans une culture aux attentes d’apprentissage élevées. Les écoles publiques devraient être des endroits où les élèves, en plus de recevoir un enseignement sur la diversité, peuvent aussi en faire l’expérience.

LE RÔLE DES CONSEILS SCOLAIRES POUR ASSURER LE RENDEMENT ET LE BIEN-ÊTRE DES ÉLÈVES

Les secteurs de la gouvernance des conseils scolaires qui sont essentiels afin de favoriser le rendement et le bien-être des élèves sont les suivants[5] :

La définition de la vision – La vision d’un conseil scolaire établit ses principes et ses objectifs, que le conseil élu détermine en se fondant sur les avis exprimés par tous les membres de la communauté du conseil, y compris son personnel. La vision établit des attentes élevées pour un enseignement et un apprentissage de haute qualité ainsi que des objectifs clairs et précis quant aux résultats des élèves. Elle inspire toutes les décisions du conseil élu.

La responsabilisation – Un conseil performant assure la responsabilisation en ayant un processus décisionnel ouvert, en mobilisant la communauté afin d’obtenir son appui et en étant réceptif à de nouvelles idées et à des critiques constructives.

L’élaboration des politiques – Les politiques sont l’outil qui permet au conseil élu d’exercer son autorité de manière durable au service des élèves. Grâce à ses politiques, le conseil établit une série cohérente de lignes directrices qui transforment sa vision en réalité.

Le leadership communautaire – Grâce à ses activités de participation communautaire et de sensibilisation du public, le conseil élu cherche à comprendre les besoins de la communauté tout en informant le public de ses préoccupations et des mesures qu’il prend. Un leadership communautaire qui permet de gagner l’appui du public est essentiel à la mise en œuvre de la vision du conseil.

Les relations entre le conseil élu et la direction de l’éducation – Le conseil élu et la direction de l’éducation sont des leaders dont les rôles essentiels sont interconnectés mais différents. Un conseil efficace forme une équipe unie qui dirige l’organisation avec la direction de l’éducation, l’un et l’autre s’acquittant de leurs rôles respectifs en étroite collaboration et dans une relation de confiance mutuelle.

Les vastes recherches dont il a été question précédemment définissent clairement le rôle de gouvernance des conseils scolaires pour améliorer le rendement et le bien-être de tous les élèves. Un conseil élu peut prendre des mesures bien définies qui ont une incidence directe à cet égard, à savoir :

  • Devenir une équipe solidaire
  • Établir un partenariat productif avec la direction de l’éducation
  • Soutenir le personnel dans la mise en œuvre des orientations
  • Assurer un leadership communautaire
  • Définir des priorités claires pour l’établissement du budget et l’attribution des ressources
  • Utiliser des données pour définir la vision du conseil, fonder ses décisions concernant le rendement et le bien-être des élèves et surveiller les progrès réalisés

Devenir une équipe solidaire
Pour gouverner efficacement, les conseillères et conseillers scolaires doivent travailler collectivement en vue d’établir la vision du conseil scolaire, son orientation stratégique et ses objectifs pour tous les élèves et toutes les familles du district. Chaque membre du conseil y apporte ses valeurs et ses convictions personnelles ainsi que les enjeux les plus pressants dans sa circonscription. Collectivement, le conseil élu a pour tâche de tenir compte de ces points de vue divers afin de s’entendre sur les orientations stratégiques qui guideront ses décisions. Bien que des points de vue divergents et arrêtés soient toujours exprimés à la tribune démocratique qu’offrent les réunions du conseil, c’est l’orientation stratégique définie par le conseil qui lui permet d’en arriver à des décisions, et celles-ci doivent être conformes aux objectifs qu’il s’est fixés. Ainsi, le conseil peut maintenir le cap sur les enjeux d’une importance fondamentale, et le public peut continuer d’avoir confiance dans son travail. Cela veut dire que chaque conseillère ou conseiller doit appuyer les mesures qui sont les meilleures pour l’ensemble du conseil scolaire, même si elles n’obtiennent pas toujours le soutien de leurs propres électeurs. En adoptant une perspective stratégique, les membres du conseil prennent donc le recul nécessaire pour agir dans l’intérêt de l’ensemble du système scolaire.

Établir un partenariat productif avec la direction de l’éducation
Ensemble, le conseil élu et la direction de l’éducation assument le leadership du conseil scolaire et forment le pivot d’une gouvernance efficace. Pour apporter, à l’échelle du conseil, des améliorations répondant aux attentes de la communauté, ils doivent prendre le temps d’apprendre ensemble et de s’entendre sur des approches de leadership favorisant la réalisation des objectifs du conseil. À la suite de ce processus d’apprentissage, ils pourront définir des attentes claires, tant pour le conseil que pour la direction de l’éducation. Des descriptions bien définies et clairement formulées des rôles respectifs du conseil et de la direction de l’éducation sont essentielles à une relation productive. Des communications et un dialogue réguliers renforcent cette assise et font que la relation entre le conseil et la direction de l’éducation accroît l’efficacité globale du système scolaire. La confiance et la collaboration sont essentielles, mais le conseil élu a aussi une responsabilité d’évaluation, car il doit fournir une rétroaction à la direction de l’éducation au sujet de son rendement.

Soutenir le personnel dans la mise en œuvre des orientations
L’un des aspects les moins bien compris du travail du conseil élu est le soutien qu’il doit fournir au conseil scolaire dont il assure la gouvernance. On peut avoir la conviction que le conseil fournit tout le soutien voulu à ses employés lorsqu’il se conforme aux principes qu’il a établis, qu’il définit des orientations claires et sans équivoque et qu’il respecte les normes qu’il a fixées. Par leur comportement, les membres du conseil ont une grande influence – positive ou négative – sur le moral du personnel et sur sa capacité de mettre en œuvre les orientations définies par le conseil. Les conseillères et conseillers scolaires ont aussi beaucoup d’influence sur la culture de l’organisation. Pour le personnel et la communauté, leurs actions, qu’elles soient explicites ou implicites, sont l’expression des valeurs organisationnelles du conseil scolaire[6].

Assurer un leadership communautaire
De plus en plus, les conseillères et conseillers scolaires doivent mieux comprendre le rôle qu’ils ont à jouer pour faire en sorte que tous les groupes de la communauté du conseil scolaire aient la possibilité de donner leur avis, de se faire entendre et d’être représentés et pour veiller à ce que l’organisation soit proactive et se mette à l’écoute de ces voix multiples et diverses[7]. Avec persistance et détermination, un conseil efficace établit et maintient des protocoles et des processus afin d’obtenir la participation de la communauté et son engagement dans les écoles du conseil scolaire. En présentant les opinions de ses électeurs, chaque membre du conseil apporte une perspective enrichissante sur les besoins et les stratégies concernant le rendement et le bien-être des élèves. Chacun d’eux offre des informations, des faits, des données ou des questions sur les enjeux, tels qu’il les comprend, afin d’en arriver à une conception commune à la table du conseil. Lorsque les membres du conseil discutent entre eux et avec la direction de l’éducation pour en arriver à un point de vue commun sur les questions qui leur sont soumises, ils montrent leur désir d’apprendre et de comprendre clairement ce qui est important pour le conseil scolaire dans son ensemble. De plus, cela permet au conseil et à tous ses membres de s’unir pour défendre les droits des élèves et de traduire en actions leur leadership moral et résolu.

Définir des priorités claires pour l’établissement du budget et l’attribution des ressources
Une gestion efficace du budget du conseil scolaire résulte d’une formulation claire des priorités du conseil élu. Lorsque celui-ci établit son orientation stratégique et les objectifs qu’il compte atteindre année après année, il s’engage également à prendre des décisions relatives aux dépenses qui permettront la réalisation de ces objectifs. Les priorités du conseil élu deviennent alors un outil permettant de surveiller comment le budget est dépensé. Ce processus est un élément essentiel d’une gouvernance efficace.

Utiliser des données pour définir la vision du conseil, fonder ses décisions et surveiller les progrès réalisés
Pour tout conseil élu, une pratique de gouvernance essentielle consiste à établir une vision et des orientations stratégiques qui appuient sa conviction que tous les élèves peuvent apprendre. Le conseil doit procéder en menant des consultations auprès des communautés du conseil scolaire et en tenant compte de leur contribution. Il est alors crucial qu’il dispose d’une vaste gamme de données agrégées de manière adéquate : données démographiques, taux de rendement scolaire, taux de persévérance scolaire et d’obtention d’un diplôme, nombre d’élèves ayant des besoins spéciaux, et services en place pour les appuyer. Les conseils élus qui ont la réputation d’avoir de saines pratiques de gouvernance n’établissent pas leur orientation stratégique et ne s’engagent pas dans un processus décisionnel, quel qu’il soit, sans disposer de données complètes, fiables et pertinentes. En elles-mêmes, les données ne sont pas utiles : il faut les analyser et les interpréter. Différents scénarios peuvent alors être établis, examinés et débattus, et il est ensuite possible d’élaborer des plans d’action efficaces.

En collaborant avec la direction de l’éducation, le conseil élu reçoit des avis sur l’interprétation qui peut être faite des données, ce qui l’aide à établir des objectifs prévoyant des résultats équitables pour tous les élèves. Son véritable travail consiste alors à donner suite à son engagement d’améliorer le rendement, la réussite scolaire et le bien-être de tous les élèves du conseil. En travaillant avec les élèves, le personnel, les parents et les groupes communautaires, le conseil élu peut tenir compte des difficultés que connaissent des groupes particuliers d’élèves et recevoir des avis sur les moyens de surmonter ces difficultés. Le fait d’aborder ces questions au moment d’établir l’orientation stratégique du conseil est une étape marquante pour rehausser les attentes et accroître la confiance. Le conseil élu peut alors collaborer délibérément avec la direction de l’éducation pour établir des normes élevées, préconiser l’excellence et l’équité, et veiller à ce que le conseil scolaire offre des programmes de haute qualité au service de tous les élèves.

Pour s’acquitter de sa responsabilité fiduciaire, le conseil élu doit aussi exiger de la direction de l’éducation qu’elle crée et maintienne les sources de données nécessaires et qu’elle lui présente régulièrement des rapports fondés sur ces données.

CONCLUSION

Parce qu’il est formé de représentants des communautés, le conseil élu est le groupe tout désigné pour mobiliser la population sur diverses tribunes afin de définir une vision, de fixer des objectifs pour le rendement et le bien-être des élèves, de répartir les ressources, d’assurer la responsabilisation du système scolaire et d’accroître la confiance du public dans un système résolu à offrir une éducation de qualité à tous les élèves.

De nos jours, les conseils scolaires collaborent avec diverses communautés qui s’attendent à ce que les élèves répondent à des normes toujours plus élevées. Au niveau provincial, ils doivent composer avec un programme et des priorités en constante mutation. Dans l’avenir, les membres des conseils scolaires devront être des leaders efficaces, systématiques dans leur travail et appuyés non seulement par une solide équipe administrative, mais aussi par des responsables de l’éducation au niveau provincial qui comprennent les difficultés de la gouvernance au niveau local et qui sont prêts à contribuer à la réalisation d’une vision à long terme qui accorde la priorité absolue aux élèves.

NOTES


  1. J. Timothy Waters et Robert J. Marzano, School District Leadership That Works: The Effect of Superintendent Leadership on Student Achievement, 2006.

  2. Kenneth Leithwood (OISE, University of Toronto), Characteristics of High Performing School Districts, A Review of Empirical Evidence, Prepared for the College of Alberta School Superintendents, 2008.

  3. D. Campbell et M. Fullan, The Governance Core: School Boards, Superintendents, and Schools Working Together, 2019.

  4. A. Saatcioglu, S. Moore, G. Sargut et A. Bajaj, « The Role of School Board Social Capital in District Governance: Effects on Financial and Academic Outcomes », Leadership and Policy in Schools, 2011.

  5. The Key Work of School Boards (3rd Edition), National School Boards Association, 2015.

  6. D. Campbell et M. Fullan, The Governance Core: School Boards, Superintendents, and Schools Working Together, 2019.

  7. Paul Richman, cité dans D. Campbell et M. Fullan, The Governance Core: School Boards, Superintendents, and Schools Working Together, 2019.

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