English

Une gouvernance efficace pour les conseils scolaires

Programme de perfectionnement professionnel des membres des conseils scolaires


Module 10 — La promotion d’intérêts pour obtenir l’appui du public

Dernière mise à jour : décembre 2019

La promotion d’intérêts pour obtenir l’appui du public
Flèche vers la gaucheModule précédent
Module suivantFlèche vers la droite

DANS CE MODULE, LES MEMBRES DES CONSEILS SCOLAIRES VONT EXAMINER :

  • Les composantes de la promotion efficace d’intérêts par le conseil
  • La relation entre la promotion d’intérêts par le conseil et le rendement et le bien-être des élèves
  • La relation entre la promotion d’intérêts par le conseil et les directives et politiques gouvernementales
  • La promotion d’intérêts par le conseil comme forme de démocratie en action à l’échelon local

INTRODUCTION

Lorsque les membres d’un conseil scolaire sont élus, ils assument la responsabilité de représenter leurs électeurs relativement à toutes les questions liées à l’éducation qui se posent dans le territoire de leur conseil scolaire. De plus, comme ils sont membres d’un organisme de gouvernance, une grande partie de leur rôle consiste à établir des orientations stratégiques et à approuver des politiques touchant des aspects importants de l’éducation, tels que le rendement et le bien-être des élèves, les programmes et les services scolaires, le climat scolaire ainsi que l’établissement du budget et la répartition des ressources. En tant que porte-parole des systèmes scolaires financés par les fonds publics en Ontario, les conseillères et conseillers scolaires jouent un rôle tout aussi important en matière de promotion d’intérêts. Dans leurs rapports avec les familles, les électeurs, les éducateurs, les divers niveaux de gouvernement et le grand public, il leur incombe de représenter et de promouvoir les intérêts supérieurs de tous les élèves du conseil scolaire. Cela leur donne l’occasion de défendre la cause de l’éducation financée par les fonds publics et de promouvoir le rôle des conseils scolaires, qui consiste à offrir une éducation de haute qualité à l’échelon local.

Les systèmes scolaires financés par les fonds publics évoluent dans un environnement dynamique en mutation constante, et ils doivent réagir aux changements qui touchent le gouvernement, la législation et les pressions sociales (y compris les attentes des parents), ainsi qu’aux fluctuations de l’économie, aux tendances nouvelles en matière de programmes d’enseignement et d’évaluation et aux progrès technologiques. Pendant des années, en Ontario, ces facteurs ont entraîné une transformation du travail des conseils scolaires et du rôle de leurs membres, et leur influence continuera de se faire sentir dans notre monde de plus en plus « branché ». Pendant que le système d’éducation financé par les fonds publics continue d’évoluer et que les responsables de l’élaboration des politiques concentrent leurs efforts sur les réformes qui se succèdent, le rôle de promotion d’intérêts que jouent les membres des conseils scolaires est appelé à devenir encore plus crucial pour l’avenir de l’éducation en Ontario. Un engagement plus profond au sein de la communauté et des communications interactives avec les électeurs qu’ils représentent constituent des aspects toujours plus importants du rôle des membres des conseils. La responsabilité que les électeurs ont confiée à leur conseillère ou conseiller scolaire, c’est de fournir une éducation de première classe à leurs enfants. Les conseillères et conseillers doivent donc faire en sorte que la voix des contribuables soit entendue par le gouvernement.

Un défi que doivent relever les conseillères et conseillers scolaires de l’Ontario, c’est de convaincre le public qu’il est judicieux d’investir dans l’éducation financée par les fonds publics si l’on veut bâtir une société solidaire et garantir la prospérité future de la province. Le rôle de promotion d’intérêts que doivent assumer les conseillères et conseillers scolaires vise donc avant tout à obtenir l’appui de tous les secteurs de la société et de tous les niveaux de gouvernement.

QU’EST-CE QUE LA PROMOTION D’INTÉRÊTS?

Promouvoir ou défendre une cause ou une idée, c’est la soutenir activement. On peut le faire de bien des façons, notamment en prenant la parole pour attirer l’attention sur une question importante ou en cherchant à influencer les décideurs. Les intérêts à défendre sont habituellement ceux d’organisations ou de groupes particuliers et ceux du gouvernement. En éducation, la promotion d’intérêts porte souvent sur des questions telles que le financement, les besoins particuliers, la langue d’enseignement ou l’éducation de la petite enfance – autant de questions qui ont comme dénominateur commun les intérêts des élèves et la valeur de l’éducation financée par les fonds publics.

La promotion d’intérêts par les membres des conseils scolaires

Les membres d’un conseil scolaire possèdent toute une gamme de compétences, d’expériences, de connaissances, de valeurs, de convictions et d’opinions. Leurs antécédents sont variés, et cette diversité contribue à la prise de décisions judicieuses à la table du conseil. Ils connaissent bien les préoccupations particulières exprimées par les parents ainsi que les intérêts de l’ensemble de leur communauté. Ils tiennent compte des besoins de leur communauté lorsqu’ils étudient une question donnée, et ils encouragent leurs électeurs à prendre part à la vie du système scolaire. Ils passent une partie de leur temps à répondre aux questions, aux demandes et aux préoccupations de leurs électeurs ainsi qu’à aider ces derniers à se frayer un chemin pour trouver des solutions à leurs problèmes.

Les conseillères et conseillers scolaires sont des leaders et, à bien des égards, des chefs de file qui peuvent proposer une vision et inspirer les gens. Ils peuvent préconiser l’élimination de la pauvreté chez les enfants et, parce qu’ils connaissent la question et l’abordent avec passion, mobiliser d’autres personnes au service de cette cause. Par ailleurs, il peut leur arriver d’être si occupés à faire face aux problèmes quotidiens qu’ils perdent de vue la situation générale. La responsabilité inhérente au leadership exige un dosage subtil, puisqu’il faut s’occuper immédiatement des besoins de la communauté tout en ne perdant pas de vue les grands enjeux qui touchent tous les élèves du conseil. Trouver le temps et l’énergie de préconiser des changements en matière de politique publique représente donc un défi de taille.

PROMOTION D’INTÉRÊTS OU LOBBYING?

« Promotion d’intérêts » et « lobbying » sont souvent considérés comme synonymes, mais ces deux notions se distinguent clairement lorsqu’on considère le but poursuivi, les méthodes employées et l’intention première.

La promotion d’intérêts vise à influencer l’opinion publique ou les attitudes relativement à des enjeux qui touchent la vie des gens. La personne qui fait la promotion d’une cause croit en celle-ci et la défend tout à fait librement. Dans l’exercice de leurs fonctions, les membres d’un conseil scolaire peuvent promouvoir divers intérêts locaux particuliers parce qu’ils croient que c’est ce qu’il faut faire pour les élèves. Par ailleurs, ils peuvent défendre des causes beaucoup plus vastes, comme la durabilité de l’environnement ou la nécessité de faire de la santé mentale des enfants un enjeu national.

Quant au lobbying, il s’agit des efforts consentis pour influencer des politiciens et de hauts fonctionnaires relativement à un texte de loi particulier, afin d’y faire apporter des changements précis ou d’en modifier les conséquences.

Il importe de connaître ces distinctions – même si, dans certains cas, une stratégie de promotion d’intérêts peut comporter des éléments de lobbying. Ainsi, pour promouvoir l’appui de la société à la sécurité et au bien-être dans les écoles, on pourrait faire du lobbying en vue d’obtenir des changements précis aux lois ou aux règlements en la matière.

POURQUOI PROMOUVOIR DES INTÉRÊTS?

Les membres des conseils scolaires sont les porte-parole élus du système d’éducation. Ils sont engagés dans leurs communautés, connaissent les intérêts de leurs électeurs et ont établi des voies de communication qui leur permettent de recueillir des commentaires et de partager des renseignements sur les grands enjeux concernant le conseil scolaire en particulier et l’éducation en général. Cela leur procure une assise solide pour jouer leur rôle de promotion d’intérêts.

Comme les conseils scolaires évoluent dans un environnement dynamique et animé, il est très fréquent que des questions exigent la promotion d’intérêts. Un rôle important des conseillères et conseillers scolaires est de prendre la parole au nom de leurs électeurs pour que les décideurs aux niveaux provincial et local comprennent quelles conséquences leurs décisions relatives aux politiques peuvent avoir pour les gens.

Les responsables de l’élaboration des politiques publiques au niveau provincial doivent être informés des objectifs des électeurs des conseils scolaires et encouragés à connaître la position des communautés et des conseils scolaires sur certaines questions. En défendant les intérêts des conseils scolaires au sein du système d’éducation financé par les fonds publics, les membres des conseils peuvent influencer les décisions du gouvernement. Ils peuvent proposer des solutions avantageuses non seulement pour leur propre communauté, mais aussi pour toutes celles qui sont touchées par les politiques gouvernementales. En exprimant leur point de vue, ils peuvent attirer l’attention du public sur les enjeux et suggérer des solutions de rechange aux propositions qu’ils jugent nuisibles au système d’éducation financé par les fonds publics.

Le champ d’application des politiques publiques peut être très vaste et, à première vue, ne pas inclure le domaine de l’éducation. Il appartient aux conseillères et conseillers scolaires de faire preuve de vigilance pour découvrir tout ce qui peut avoir une incidence sur la vie des élèves, le travail des conseils scolaires et le bien-être des communautés.

Un système d’éducation bien financé et de haute qualité est un investissement dans l’avenir de l’Ontario. En s’exprimant sur les questions liées à l’éducation, non seulement les conseillères et conseillers scolaires représentent le point de vue des contribuables, mais ils promeuvent l’idée qu’il vaut la peine d’édifier un système d’éducation fort au moyen de politiques publiques progressistes. L’éducation est en effet la pierre angulaire d’une démocratie prospère, un élément essentiel de tout programme politique ainsi qu’une question d’intérêt public.

L’INTÉRÊT PUBLIC – ADOPTER UNE VUE D’ENSEMBLE

En raison de leur rôle politique, les membres des conseils scolaires sont parfaitement placés pour assurer la promotion d’intérêts dans toute la province et auprès du gouvernement provincial sur les questions de politique publique. Ces questions sont souvent directement liées à des aspects essentiels de la gouvernance des conseils scolaires, comme la création de conditions optimales permettant de favoriser le rendement et le bien-être des élèves. En fait, la promotion d’intérêts est un élément essentiel de la description de fonctions des conseils scolaires élus (voir le Module 3 – Les rôles et les responsabilités). La promotion d’intérêts ne se fait pas comme par magie; un conseil doit avoir de la détermination, adopter une politique et faire de cette activité une composante de son plan stratégique. Voici quelques bons exemples de questions d’intérêt public dont les conseils scolaires assurent la promotion et qui font partie intégrante du travail de leurs membres.

La santé mentale des enfants

En Ontario, environ un enfant ou un jeune sur cinq présente un trouble de santé mentale, et environ 70 % des troubles de santé mentale commencent pendant l’enfance ou l’adolescence[1].

Pour le système d’éducation, cela veut dire qu’un enfant sur cinq fait face à un obstacle qui le rend moins apte à apprendre. Pour la société, cela veut dire que nous n’offrons pas un soutien essentiel qui permettrait d’améliorer la santé et la prospérité dans toutes nos communautés. On pourrait adopter une perspective étroite et dire que c’est au ministère de la Santé de régler ce problème. Pour sa part, un promoteur de la santé mentale des enfants pourrait dire que nous sommes tous responsables et que l’ensemble des ministères et des organismes publics qui s’occupent des enfants, de même que tous les conseils scolaires, devraient reconnaître leur interdépendance et unir leurs efforts pour assurer à chaque enfant les meilleures chances possible dans la vie.

La pauvreté des enfants

La pauvreté est un autre problème trop fréquent qui réduit l’aptitude des enfants à apprendre et requiert aussi des efforts concertés et une promotion très active. Le 24 novembre 1989, la Chambre des communes a résolu de « s’employer à réaliser l’objectif d’éliminer la pauvreté des enfants d’ici l’an 2000 », et cette résolution a été adoptée à l’unanimité par tous les partis. Or, 25 ans plus tard, un rapport de Campagne 2000 a conclu que plus d’enfants canadiens vivent aujourd’hui dans la pauvreté qu’au moment où la Chambre des communes a adopté cette résolution. (Campagne 2000 est un mouvement pancanadien d’éducation du public voué à sensibiliser la population canadienne et à promouvoir la mise en œuvre de la résolution de 1989 de la Chambre des communes.) Chez les Autochtones, quatre enfants sur dix vivent dans la pauvreté. Le fossé entre les riches et les pauvres est toujours aussi profond, et même les familles à revenu moyen ont du mal à joindre les deux bouts. Au niveau local, les conseils scolaires peuvent fournir une aide pratique, notamment en offrant des déjeuners et des programmes après l’école. Sur un plan plus général, ils participent aux efforts de promotion d’organismes comme Campagne 2000, ou ils contribuent directement aux efforts du gouvernement visant à réduire la pauvreté en Ontario[2].

L’éducation des Autochtones

Pour défendre les droits et les besoins des enfants autochtones, les membres des conseils scolaires doivent prendre conscience de l’histoire et de l’héritage des pensionnats indiens ainsi que des écarts entre ces enfants et les autres enfants de tout le Canada au chapitre de la situation socioéconomique et des possibilités d’éducation. En raison de ces écarts, qui ont des raisons historiques, la vérificatrice générale du Canada a signalé en 2004 et rappelé en 2011 qu’il faudrait au moins 28 ans pour éliminer les obstacles systémiques et combler l’écart de scolarisation des enfants autochtones.

En 2015, la Commission de vérité et de réconciliation a publié son rapport final. Les 94 appels à l’action qui y figurent représentaient le plan de la Commission pour que les Canadiens travaillent ensemble afin de bâtir un avenir meilleur pour les Autochtones au Canada. Deux de ces appels à l’action portaient particulièrement sur l’éducation, soit les numéros 62 et 63.

Avec l’appui de leurs communautés, les conseils scolaires ont l’obligation de veiller à ce que leurs écoles offrent des programmes et des mesures de soutien spécialement conçus pour les élèves autochtones – y compris des programmes d’enseignement adaptés à leur culture ainsi que la création d’espaces sûrs – et de voir à ce que tous les élèves apprennent à connaître les cultures et l’histoire des peuples autochtones. Il est tout aussi important que les conseils scolaires accroissent les compétences culturelles de tous les membres de leur personnel. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le Module 20 – En route vers la vérité et la réconciliation.

Les services pour les enfants et les jeunes immigrants

L’Ontario reçoit environ la moitié des familles d’immigrants qui arrivent au Canada chaque année. Les enfants de ces familles fréquentent les écoles financées par les fonds publics et ont des besoins qui peuvent dépasser ce que prévoit habituellement le financement de l’éducation. Dans ce domaine, les efforts de promotion d’intérêts – et, parfois, de lobbying direct – des conseils scolaires visent à augmenter la capacité d’offrir aux familles d’immigrants les services dont elles peuvent avoir besoin pour s’établir et s’intégrer à la vie en Ontario.

Le développement durable et la protection de l’environnement

À une époque où la conscience de notre interdépendance et de notre interconnexion est de plus en plus forte, les membres des conseils scolaires ne défendent pas seulement les intérêts de leur communauté, mais aussi ceux de toute la société. Le fait que des pratiques favorisant le développement durable et la protection de l’environnement sont maintenant bien ancrées dans les écoles de l’Ontario en représente un bon exemple. Les élèves sont des leaders en matière de recyclage, les conseils scolaires continuent de rechercher des appuis afin de rendre les écoles plus vertes, et l’éducation environnementale est omniprésente dans les programmes d’enseignement. Dans ce domaine, la promotion d’intérêts touche non seulement les communautés locales, mais aussi le monde entier.

LES INTÉRÊTS PARTICULIERS DES SYSTÈMES SCOLAIRES

Tous les exemples de promotion de politiques publiques dont nous venons de parler sont ou peuvent être inclus dans les plans de promotion d’intérêts qu’établissent les conseils appartenant aux quatre systèmes scolaires financés par les fonds publics en Ontario. De plus, les conseils de chaque système peuvent ajouter à leurs plans des éléments concernant leurs propres besoins.

Dans leurs rapports avec la communauté, les systèmes scolaires publics font valoir leur engagement envers l’inclusion, l’universalité et la défense de la dignité et de l’égalité de chacun, sans égard à sa culture, à sa race, à sa situation financière, à ses croyances religieuses ou à son orientation sexuelle. Les écoles publiques sont présentées comme étant des lieux où tous les élèves et leurs familles sont accueillis de la même façon, où ils peuvent interagir et apprendre à se connaître dans un climat de respect, de tolérance et de compréhension, et où l’apprentissage est caractérisé par l’esprit d’exploration.

Dans leurs activités de promotion des droits, les conseils scolaires catholiques, leurs membres et les associations provinciales qui les représentent n’oublient jamais que l’objectif de promouvoir l’éducation catholique et d’en protéger l’avenir exige la conclusion de partenariats avec les diocèses et les organisations catholiques, y compris l’Institute for Catholic Education. Le défi à relever consiste à faire comprendre au grand public la valeur d’un système scolaire catholique distinct. Dans son ouvrage Catholic Education: Ensuring a Future, James Mulligan indique que les parents et les contribuables doivent devenir plus conscients de la façon dont l’éducation catholique contribue au bien commun ainsi que du rôle de responsables de cette éducation qui incombe aux membres des conseils scolaires catholiques : « Les responsables de l’éducation catholique sont des gardiens créatifs au service de la communauté catholique. […] Le long cheminement que constitue l’éducation catholique exige de ses responsables une combinaison de stratégie et d’endurance[3]. »

Deux des quatre systèmes d’éducation financés par les fonds publics en Ontario servent la clientèle de langue française. Le droit à l’éducation en langue française est garanti par la Charte canadienne des droits et libertés. La francophonie ontarienne travaille en partenariat avec ses écoles afin de maintenir une communauté francophone dynamique en milieu minoritaire. Elle compte sur ses écoles pour protéger, transmettre et valoriser la langue et la culture françaises. En retour, les écoles comptent sur les agences et les organismes de langue française pour être leurs partenaires dans l’édification de communautés francophones dynamiques. Dans leurs activités de promotion d’intérêts, les conseils scolaires de langue française peuvent donc préconiser un environnement dans lequel il importe d’assurer la pérennité de la langue et de la culture françaises, car cela contribue à maintenir des niveaux élevés de rendement et de bien-être des élèves.

ASSURER LE CHANGEMENT GRÂCE AU DÉVELOPPEMENT DES CAPACITÉS

La promotion d’intérêts doit être un processus continu qui se développe sur une longue période. Elle peut être subtile et exige souvent qu’on fasse passer l’intérêt général avant des intérêts particuliers. Un élément essentiel des bonnes pratiques en la matière consiste à entretenir de bonnes relations avec les communautés et avec les politiciens aux niveaux local et provincial.

Les communautés

Le dialogue avec les communautés est un point de départ essentiel afin de découvrir les enjeux qui préoccupent les gens, et il y a diverses façons de l’engager. Les gens peuvent être invités – par le conseil ou par des conseillères ou conseillers – à donner leur avis en répondant à des sondages ou en participant à des rencontres communautaires, des séances de discussion ou des soirées portes ouvertes. Des membres du conseil peuvent aussi être invités à assister à des rencontres organisées par la communauté sur des sujets précis. Le résultat escompté est d’obtenir un large soutien pour les politiques publiques et de donner plus de poids aux initiatives de promotion d’intérêts.

Les municipalités

Les membres des conseils scolaires et des conseils municipaux ont les mêmes électeurs ainsi qu’un intérêt commun dans les ressources de la communauté. Les écoles constituent une ressource essentielle pour chaque communauté, et les conseillères et conseillers scolaires devraient entretenir de bonnes relations avec les conseillères et conseillers municipaux, pour qu’ils puissent communiquer plus facilement et travailler ensemble, dans l’intérêt de la communauté, à des projets tels que la mise en commun de bibliothèques et d’installations récréatives, l’utilisation de locaux scolaires par des organismes communautaires ou l’adoption d’un plan favorisant une bonne utilisation des espaces verts.

Les politiciens au niveau provincial

Les députés provinciaux sont des partenaires clés dans toute stratégie de promotion d’intérêts. En effet, ils ont l’accès le plus direct aux responsables de l’élaboration des politiques du gouvernement provincial. Le ministère de l’Éducation ou le cabinet de la ministre peuvent sembler des cibles toutes désignées pour les initiatives de promotion d’intérêts et, au besoin, de lobbying visant à obtenir des décisions concernant les politiques ou le financement. Toutefois, les députés locaux prêteront souvent une oreille plus attentive aux conseillères et conseillers scolaires, car ils sont au service des mêmes électeurs.

En organisant des discussions publiques sur des questions telles que la participation des parents, la sécurité communautaire ou l’environnement durable, un conseil scolaire offre une occasion idéale de faire participer les politiciens à des discussions sur les politiques publiques dans un contexte axé sur les priorités et les besoins de leurs électeurs.

Les médias

De bonnes relations avec les médias sont un autre élément important d’activités réussies de promotion d’intérêts. Comme la plupart des gens puisent dans les médias pratiquement toutes leurs connaissances sur les écoles et les grandes questions de politique publique, les conseils scolaires doivent faire en sorte que les médias locaux disposent de l’information qui leur est nécessaire pour donner une image objective de l’éducation publique et des problèmes de société auxquels font face les conseils scolaires.

Quelques mises en garde

Défendre avec passion un enjeu d’une grande importance n’a rien à voir avec soulever la colère ou les craintes du public afin d’exercer des pressions relativement à cet enjeu. Cette dernière tactique peut avoir des résultats indésirables, notamment en minant la confiance de la population dans l’éducation financée par les fonds publics. Si le public se fait souvent présenter des scénarios de fin du monde, sa volonté de financer l’éducation et d’investir dans ce domaine risque de faiblir. Un gouvernement qui fait l’objet de pressions opposées quant à l’usage de l’argent des contribuables pourrait aussi remettre en question la priorité qu’il accorde au secteur de l’éducation. Il serait sage de ne jamais perdre de vue les objectifs à long terme de la promotion d’intérêts, au lieu de se concentrer sur des problèmes qui sont peut-être épineux, mais par ailleurs temporaires et gérables.

CONCLUSION

Les membres des conseils scolaires peuvent s’attendre à être tour à tour dynamisés, frustrés, accablés et inspirés par l’étendue et la complexité des exigences associées à leurs fonctions de leaders de la communauté. Ils sont souvent le premier point de contact pour les parents qui recherchent la solution à un problème ou leur appui pour une initiative communautaire. En même temps, leur agenda est rempli d’activités et de réunions du conseil, et ils doivent absolument maîtriser les nouveaux dossiers dès qu’ils apparaissent. Cela peut leur donner l’impression qu’ils n’ont plus de temps à consacrer à des idéaux plus élevés, notamment à préconiser un monde meilleur pour les jeunes de l’Ontario. Pourtant, les conseillères et conseillers scolaires sont appelés à défendre des principes importants pour la société. Des principes tels que la diversité, l’inclusion et le respect de toutes les personnes sont essentiels pour nos écoles non seulement parce qu’ils sont des valeurs en eux-mêmes, mais aussi parce qu’ils constituent la pierre angulaire d’une société harmonieuse et solidaire. De plus, les membres des conseils scolaires publics, catholiques et de langue française ont la responsabilité de protéger les croyances et les valeurs distinctives de leurs systèmes scolaires respectifs. Comment réussir à faire tout cela? Pour l’essentiel, il s’agit de définir une vision, d’établir des priorités et de ne pas s’embarrasser dans les détails en perdant de vue les grands objectifs.

La promotion d’intérêts est une source de changement. En s’en occupant, les conseillères et conseillers scolaires peuvent tirer parti de leur vaste expérience pour amener le public à appuyer les conditions voulues pour offrir aux jeunes de l’Ontario les plus grandes chances possible dans la vie. Ainsi, ils aideront aussi à mettre en place des politiques publiques qui renforceront notre tissu social.

RÉFÉRENCES

La CSEO tient à exprimer sa reconnaissance aux nombreux conseils scolaires de l’Ontario dont elle a utilisé les pratiques efficaces pour élaborer ce module.

Le travail de promotion d’intérêts des associations de conseils scolaires de l’Ontario a aussi inspiré le contenu de ce module :

  • Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO) www.acepo.org
  • Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) www.afocsc.org
  • Ontario Catholic School Trustees’ Association (OCSTA) www.ocsta.on.ca
  • Ontario Public School Boards’ Association (OPSBA) www.opsba.org

Voir aussi :

NOTES

Cliquez ici pour commencer à suivre vos progrès